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Pendant de nombreuses années, l’épicéa a été considéré comme un relatif nouveau venu dans la région montagneuse suédoise. « Nos résultats ont montré tout le contraire, à savoir que l’épicéa est l’un des plus anciens arbres connus dans la chaîne de montagnes », déclare Leif Kullman, professeur de géographie physique à l’université d’Umeå.

Une découverte fascinante a été faite sous la couronne d’un épicéa dans la montagne Fulu, en Dalécarlie. Les scientifiques ont trouvé quatre « générations » de restes d’épicéas sous la forme de cônes et de bois produits à partir des terrains les plus élevés.

La découverte a montré des arbres de 375, 5 660, 9 000 et 9 550 ans et tout présentait des signes clairs qu’ils ont le même patrimoine génétique que les arbres au-dessus d’eux. Comme les épicéas peuvent se multiplier grâce à des braches pénétrant les racines, ils peuvent produire des copies exactes, ou clones.

L’arbre qui pousse maintenant au-dessus du lieu de la découverte et les morceaux de bois datant de 9 550 ans ont le même matériel génétique. L’actuel a été testé par datation au carbone 14 dans un laboratoire de Miami, en Floride, aux États-Unis.

Auparavant, les pins d’Amérique du Nord étaient cités comme les plus anciens, âgés de 4 000 à 5 000 ans.

Dans les montagnes suédoises, de la Laponie au nord à Dalarna au sud, les scientifiques ont trouvé un groupe d’environ 20 épicéas âgés de plus de 8 000 ans.

Bien que les étés aient été plus froids au cours des 10 000 dernières années, ces arbres ont survécu aux conditions climatiques difficiles grâce à leur capacité à pousser un autre tronc lorsque l’autre mourait. « L’augmentation moyenne de la température pendant les étés au cours des cent dernières années a augmenté d’un degré dans les zones de montagne », explique Leif Kullman.

Par conséquent, nous pouvons maintenant voir que ces épicéas ont commencé à se redresser. Il est également prouvé que les épicéas sont les espèces qui peuvent le mieux nous donner des indications sur le changement climatique.

La capacité des épicéas à survivre à des conditions difficiles pose également d’autres questions aux chercheurs.

Les épicéas ont-ils réellement migré ici pendant la période glaciaire sous forme de graines provenant de l’est, sur 1 000 kilomètres, sur la glace intérieure qui recouvrait alors la Scandinavie ? Sont-ils vraiment originaires de l’est, comme on l’enseigne dans les écoles ? « Mes recherches indiquent que les épicéas ont passé des hivers dans des endroits situés à l’ouest ou au sud-ouest de la Norvège, où le climat n’était pas aussi rude, afin de se propager ensuite rapidement vers le nord le long de la bande côtière libre de glace », explique Leif Kullman.

« D’une certaine manière, ils ont également réussi à se frayer un chemin jusqu’aux montagnes suédoises. »

L’étude a été réalisée en coopération avec les conseils administratifs des comtés de Jämtland et Dalarna.