Biographie de Robert Burns
Réalisation et gloire soudaine
Tout en continuant à effectuer des travaux agricoles à Mossgiel, Burns commence à écrire des poèmes, et ses talents se développent de manière spectaculaire. Nombre de ses poèmes expriment son amour du pays et de ses habitants et se moquent de sa cible favorite, les adeptes du calvinisme (une religion qui se caractérise par une croyance stricte en la volonté absolue de Dieu sur les affaires des humains). En 1786, il publia Poems, Chiefly in the Scottish Dialect à Kilmarnock, en Écosse, et le livre fut un succès. À cette époque, Burns a vingt-sept ans et il a écrit certains des morceaux de satire (dérision ou mépris) les plus efficaces et les plus mordants de la langue. Parmi celles-ci, citons « Holy Willie’s Prayer » (un discours dramatique qui se moque d’un croyant du calvinisme) et « The Holy Fair » (une description humoristique d’une réunion de camp religieux écossais).
D’autres poèmes importants parus dans son premier volume sont « Address to the Unco Guid » (un appel aux religieux à ne pas regarder les pécheurs de haut) ; « The Jolly Beggars » (un poème dramatique célébrant les pauvres) ; le magistral « Address to the Deil » (c’est-à-dire au Diable) ; « The Cotter’s Saturday Night » (qui fait l’éloge de la campagne écossaise) ; et les émouvants « Auld Farmer’s Salutation to His Mare » et « To a Mouse » (ce dernier poème est écrit en l’honneur d’une souris des champs tuée par un fermier alors qu’il labourait). Ces poèmes et d’autres de Burns sont presque inégalés dans leur combinaison de langue locale précise et de profondeur de sentiment. Depuis des siècles, aucune poésie aussi fine n’avait été écrite dans la langue écossaise.
Mais 1786 fut aussi une année de grande détresse pour Burns. Sa liaison avec Jean Armour avait donné naissance à des jumeaux, et les parents de cette dernière refusaient que le couple se marie en raison de la réputation de Burns en tant que critique de la religion. En outre, Burns était amoureux de Mary Campbell, pour laquelle il a écrit la chanson « Highland Mary », mais elle est morte en 1786 en donnant naissance à son enfant. Burns envisage de quitter le pays pour la Jamaïque, mais il abandonne ce projet et passe l’hiver à Édimbourg, en Écosse, où il est loué et honoré pour le succès de son livre. Au début de l’année 1787, une nouvelle édition de ses poèmes est publiée et le rend célèbre non seulement dans toute l’Écosse mais aussi en Angleterre et dans le monde entier. Après un été et un automne passés à visiter l’Écosse (le seul véritable voyage qu’il ait jamais fait) et à reprendre sa liaison avec Jean, Burns passe un deuxième hiver à Édimbourg. En mars 1788, Burns retourne à Mauchline et épouse enfin Jean, qui a donné naissance à une deuxième série de ses jumeaux.