Histoire numérique
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L’esclavage des Blancs
Histoire numérique ID 167
Auteur : John Adams
Date:1785
Annotation:
Le problème de l’esclavage a reçu une nouvelle signification lorsque des marins américains blancs ont été réduits en esclavage par les pirates dits de Barbarie d’Afrique du Nord. En 1785, la goélette américaine Maria, naviguant au large des côtes portugaises, fut abordée par des pirates algériens. Son capitaine et cinq membres d’équipage ont été faits prisonniers. Puis un deuxième navire américain, le brick Dauphin, est capturé, et ses 15 membres d’équipage sont emmenés à Alger et réduits en esclavage. Plusieurs Américains ont été mis au travail comme domestiques ; un autre a été forcé de s’occuper du lion du Dey d’Alger. La plupart du temps, les otages sont maintenus aux fers, enchaînés à des piliers ou enfermés dans une prison infestée de rats. Six captifs américains sont morts de la peste bubonique. Un autre a perdu la raison.
À la fin du XVIIIe siècle, trois petits États d’Afrique du Nord – Alger, Tripoli et Tunis – se sont attaqués aux navires marchands naviguant en Méditerranée, s’emparant de leurs équipages et de leurs cargaisons et retenant les deux contre rançon. De nombreux pays européens ont payé un tribut aux États de Barbarie pour s’assurer que leurs navires ne seraient pas molestés. Mais pas l’Amérique. Les grandes puissances comme la Grande-Bretagne et la France toléraient les « pirates de Barbarie » parce qu’ils augmentaient les coûts d’expédition des concurrents potentiels, comme le Danemark, la Hollande, le Portugal et les États-Unis.
Dans le but de libérer ces « esclaves » blancs américains, le Congrès continental décida d’envoyer John Lamb négocier avec le Dey Mohomet d’Alger la libération des prisonniers américains et le passage en toute sécurité des navires américains en Méditerranée. Le Dey exigea une rançon de 3 000 dollars par otage, soit deux fois plus que ce qu’il demandait aux autres nations. Lamb rentra chez lui en 1789 sans avoir obtenu de traité.
Au cours des huit années suivantes, les pirates algériens ont saisi plus de 100 otages sur une douzaine de navires américains capturés. Finalement, en 1795, les États-Unis ont réussi à négocier la libération des otages. Pour obtenir leur liberté, les États-Unis ont accepté de payer 800 000 dollars plus un tribut annuel qui représentait environ 20 % du budget fédéral annuel.
Ce n’est qu’en 1815 que les États-Unis ont réussi à mettre fin à la piraterie nord-africaine. Cette année-là, une flotte de dix navires américains sous le commandement de Stephen Decatur menaça de bombarder Alger. La menace a fonctionné. Les États nord-africains ont accepté de libérer les prisonniers américains sans rançon et de cesser toute interférence avec la navigation américaine.
Document :
Le Congrès ayant voulu nous investir des pleins pouvoirs concluant un traité d’amitié & Alliance avec le Dey & Gouvernement d’Alger & étant impraticable pour nous de nous rendre auprès d’eux en personne & également impraticable en raison de nos stations séparées de recevoir un ministre de leur part. Nous avons conclu de réaliser notre objectif par l’intervention d’une personne confidentielle. Nous sommes d’accord pour souhaiter que les États-Unis profitent de vos talents dans l’exécution de cette affaire, et nous vous fournissons donc une Lettre au Dey et au Gouvernement d’Alger pour donner un crédit approprié à vos transactions avec eux…..
Vous présenterez notre lettre avec la Copie de nos pleins pouvoirs, dont vous êtes pourvu à tel ou tel moment, & de telle Manière que vous jugerez la meilleure ; comme la négociation & conclusion d’un traité peut être une œuvre de temps, vous vous efforcerez en premier lieu de procurer une Suspension immédiate des Hostilités. Vous procéderez à la négociation avec leur ministre des termes d’un traité d’Amitié & Commerce aussi conforme que possible au projet que nous vous remettons. Si des modifications, qui à votre avis ne seront pas d’une grande importance, sont demandées par l’autre partie, vous êtes libre de les accepter ; si elles sont d’une grande importance, & vous pensez qu’elles peuvent être acceptées, vous demanderez le temps de prendre notre avis & avisez-nous en conséquence, par lettre, ou par courtier comme vous le jugerez le mieux : Lorsque les Articles seront tous convenus, vous les signerez en forme préliminaire & nous les enverrez par quelque Personne compétente pour l’exécution définitive.
L’ensemble des dépenses de ce traité, comprenant aussi bien les Dépenses de toutes les Personnes employées à son sujet, que les présents au Dey &c. ne doit pas dépasser 40 000 Dollars & nous vous engageons à employer vos efforts pour les ramener le plus possible au-dessous de cette Somme. Et à cette fin, nous laissons à votre discrétion de représenter au gouvernement du Dey d’Alger ou à leurs ministres, si cela peut se faire en toute sécurité, les circonstances particulières des États-Unis, sortant tout juste d’une longue & guerre pénible, avec l’une des nations les plus puissantes de l’Europe ; ce qui, nous l’espérons, pourra constituer une excuse si nos présents ne devaient pas être aussi splendides que ceux de nations plus anciennes & plus aberrantes….