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Lourdes

AntiquitéEdit

L’actuel territoire communal de Lourdes était habité dès la préhistoire. A l’époque romaine, il devait être, dès le premier siècle avant Jésus-Christ, une colline d’oppidum où se dresse aujourd’hui la forteresse, comme en témoignent les nombreuses découvertes mises au jour dans la seconde moitié du XIXe siècle (restes de murs, fragments d’une citadelle, temple païen dédié aux dieux de l’eau). Ses bâtiments ont été découverts peu après la démolition de la paroisse de Saint-Pierre (qui a eu lieu au début du XXe siècle), ainsi que des restes de poterie et trois autels votifs. Au cinquième siècle, le temple a été remplacé par une église paléochrétienne, détruite plus tard à cause d’un incendie. Dans le voisinage immédiat du lieu de culte se trouvait une nécropole dont on ne connaît ni la date ni la taille. La présence dans la localité d’une voie romaine (et d’un éventuel second chemin perpendiculaire au précédent) qui reliait le piémont pyrénéen à Narbonne a conduit à l’hypothèse que la ville pouvait correspondre à quell’oppidum novum mentionnée dans l’Itinéraire des Antonins.

De 732 à 778, Lourdes fut possédée par les musulmans d’Al-Andalus. Cependant, au cours du 8e siècle, Lourdes et sa forteresse deviennent le centre d’escarmouches entre Mirat, le chef local musulman, et Charlemagne, roi des Francs. Charlemagne assiégeait Mirat dans la forteresse depuis un certain temps, mais le Maure avait jusqu’alors refusé de se rendre. Selon la légende, un aigle est apparu inopinément et a laissé tomber une énorme truite aux pieds de Mirat. Cela fut considéré comme un si mauvais présage que l’évêque local persuada Mirat de se rendre à la reine du ciel. Il se rend à la Vierge Noire du Puy pour offrir des cadeaux, afin de s’assurer que c’est la meilleure solution et, stupéfait par sa beauté exceptionnelle, il décide de rendre le fort et se convertit au christianisme. Le jour de son baptême, Mirat prit le nom de Lorus, qui fut donné à la ville, aujourd’hui connue sous le nom de Lourdes.

Moyen-âgeModification

On sait peu de choses sur Lourdes durant la période allant des invasions barbares à l’époque carolingienne, où la ville faisait partie du comté de Bigorre. La forteresse fut parfois le siège de comtes et, pendant la croisade des Albigeois, elle fut l’objet de disputes entre divers seigneurs locaux. Elle finit par passer sous la domination des comtes de Champagne. Au XIVe siècle, Lourdes est d’abord occupé par Philippe le Bel, puis, pendant la guerre de Cent Ans, par les Anglais, qui le contrôlent pendant près d’un demi-siècle, de 1360 à 1407, par l’intermédiaire de seigneurs féodaux locaux tels que Pierre Arnaud de Béarn et, plus tard, son frère Jean de Béarn. Les Anglais ont su profiter de l’excellente situation stratégique et de la prospérité d’un marché du XIe siècle qui s’était de plus en plus consolidé grâce à sa proximité et à ses bonnes communications avec Toulouse et l’Espagne, réussissant à obtenir des gains importants pour ceux qui tenaient la ville. Dans la ville, qui s’est développée dans la vallée, à l’est du fort, on comptait 243 incendies au début du XVe siècle, contre 150 du XIIIe siècle.

Après avoir été la résidence des comtes de Bigorre, Lourdes fut donnée à l’Angleterre par le traité de Brétigny qui acheta une paix temporaire à la France au cours de la guerre de Cent Ans avec pour résultat que les Français perdirent la ville au profit des Anglais, à partir de 1360. En 1405, Charles VI assiégea le château au cours de la guerre de Cent Ans et finit par capturer la ville aux mains des Anglais après un siège de 18 mois.

ModerneEdit

Chariot tiré par deux bœufs devant le Château fort de Lourdes en 1843, par Eugène de Malbos

À la fin du XVIe siècle, la France est ravagée par les guerres de religion entre les catholiques romains et les huguenots. En 1569, le comte Gabriel de Montgomery attaque la ville voisine de Tarbes lorsque la reine Jeanne d’Albret de Navarre y établit le protestantisme. La ville a été envahie, en 1592, par les forces de la Ligue catholique et la foi catholique a été rétablie dans la région. En 1607, Lourdes fait finalement partie du royaume de France.

Le château devient une prison sous Louis XV mais, en 1789, l’Assemblée des états généraux ordonne la libération des prisonniers. Suite à l’ascension de Napoléon en 1803, il fait à nouveau du château une prison domaniale. Vers la fin de la guerre péninsulaire entre la France, l’Espagne, le Portugal et la Grande-Bretagne en 1814, les forces britanniques et alliées, sous la direction du duc de Wellington, sont entrées en France et ont pris le contrôle de la région et ont suivi l’armée du maréchal Soult, battant les Français près de la ville voisine de Tarbes avant que la bataille finale, à l’extérieur de Toulouse le 10 avril 1814, ne mette fin à la guerre.

Jusqu’en 1858, Lourdes était un chef-lieu de canton tranquille et modeste avec une population de seulement quelque 4 000 habitants. Le château était occupé par une garnison d’infanterie. La ville était un lieu de passage pour les gens qui se rendaient aux eaux de Barèges, Cauterets, Luz-Saint-Sauveur et Bagnères-de-Bigorre, et pour les alpinistes qui se rendaient à Gavarnie.

Puis, le 11 février 1858, la jeune fille de 14 ans de la région, Bernadette Soubirous, affirme qu’une belle dame lui est apparue dans la grotte isolée de Massabielle. Cette dame s’est ensuite identifiée comme « l’Immaculée Conception » et les fidèles ont cru qu’il s’agissait de la Sainte Vierge Marie. La dame est apparue 18 fois, et en 1859, des milliers de pèlerins visitaient Lourdes. Une statue de Notre-Dame de Lourdes a été érigée sur le site en 1864.

Depuis les apparitions, Lourdes est devenu l’un des principaux sanctuaires mariaux catholiques du monde. Le pape Jean-Paul II a visité le sanctuaire à deux reprises, le 15 août 1983 et les 14 et 15 août 2004. En 2007, le pape Benoît XVI a autorisé des indulgences spéciales pour marquer le 150e anniversaire de Notre-Dame de Lourdes.

Lourdes 1994

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