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Plaidoyer de culpabilité : Plea Bargaining

La négociation de plaidoyer consiste à échanger toute concession réelle ou apparente contre un plaidoyer de culpabilité. Néanmoins, le terme est parfois utilisé de manière informelle pour inclure des discussions sur d’autres choses. Par exemple, lorsqu’un procureur offre un traitement favorable à un défendeur en échange du témoignage de ce dernier contre d’autres délinquants présumés, il peut qualifier cette offre de négociation de plaidoyer. De même, un avocat de la défense qui s’adresse à un procureur pour demander l’abandon des poursuites pénales en cours peut qualifier leur discussion de négociation de plaidoyer. Ces utilisations du terme, cependant, semblent imprécises. Un rejet sans réserve des accusations n’implique ni un plaidoyer ni un échange, et l’échange de concessions par un procureur contre le témoignage d’un suspect ou d’un défendeur peut se produire sans l’inscription d’un plaidoyer de culpabilité.

Selon la définition proposée ci-dessus, la négociation de plaidoyer n’inclut pas la déjudiciarisation. Bien que la déjudiciarisation soit souvent le résultat d’un marchandage et qu’elle puisse être accordée en échange de concessions (par exemple, l’accord du défendeur pour participer à un programme de traitement spécifique), elle ne conduit pas à une condamnation sur un plaidoyer de culpabilité. Au lieu de cela, si le défendeur respecte les conditions requises, les accusations en cours sont rejetées, et l’affaire est ainsi « détournée » du système de justice pénale.

Il est courant de faire la distinction entre la négociation de plaidoyer expresse et implicite. La négociation expresse se produit lorsqu’un défendeur ou son représentant négocie directement avec un procureur, un juge de première instance ou (très rarement) un autre fonctionnaire concernant les avantages qui peuvent suivre l’inscription d’un plaidoyer de culpabilité. Le marchandage implicite, par contre, se produit sans négociations face à face. Les fonctionnaires – les juges chargés de la détermination de la peine en particulier – établissent une tendance à traiter les défendeurs qui plaident coupable avec plus d’indulgence que ceux qui exercent leur droit à un procès, et les défendeurs en viennent donc à s’attendre à ce que l’inscription d’un plaidoyer de culpabilité soit récompensée.

Les concessions que les fonctionnaires peuvent offrir pour un plaidoyer de culpabilité sont presque illimitées. Généralement, un procureur accepte de réduire une seule accusation contre un défendeur à une infraction moins grave (par exemple, en substituant une accusation d’homicide involontaire à une accusation de meurtre au premier degré), de réduire le nombre d’accusations contre un défendeur (par exemple, en abandonnant quatre accusations de chèque sans provision lorsque le défendeur plaide coupable à une seule), ou de recommander une peine particulière au tribunal (une que le défendeur est susceptible de considérer comme plus clémente que la peine prévue après une condamnation au procès). La négociation d’une réduction du nombre ou de la gravité des charges criminelles est appelée négociation des charges. Le marchandage d’une recommandation de peine favorable par le procureur (ou le marchandage direct avec un juge de première instance pour une peine favorable) est appelé marchandage de la peine.

En cas de marchandage de la peine, les juges de première instance dans un nombre important de juridictions doivent soit imposer des peines pas plus sévères que celles recommandées par les procureurs, soit donner aux défendeurs la possibilité de retirer leurs plaidoyers de culpabilité. Même lorsque les juges de première instance sont légalement libres de s’écarter des recommandations de peine négociées par les procureurs, ils ont tendance à le faire rarement.

Bien que la négociation de l’accusation et la négociation de la peine soient les formes les plus courantes de négociation de plaidoyer, elles ne sont pas les seules. Dans le cadre de la négociation des faits, un procureur accepte de ne pas contester la version des faits du défendeur ou accepte de ne pas révéler au tribunal des circonstances factuelles aggravantes. Cette forme de négociation est susceptible de se produire lorsque la preuve d’une circonstance aggravante entraînerait une peine minimale obligatoire ou une peine plus sévère en vertu des directives en matière de détermination de la peine. Un procureur peut également accepter de faire preuve de clémence envers les complices d’un accusé, de ne pas divulguer au tribunal des informations préjudiciables, d’influencer la date de la condamnation de l’accusé, de faire en sorte que l’accusé soit envoyé dans un établissement correctionnel particulier, de demander que l’accusé bénéficie d’un crédit sur sa peine pour le temps passé en prison en attendant le procès, accepter de soutenir la demande de libération conditionnelle du défendeur, tenter de faire rejeter les accusations portées dans d’autres juridictions, s’arranger pour que la sentence soit prononcée dans un tribunal particulier par un juge particulier, accorder l’immunité pour des crimes qui n’ont pas encore été inculpés, ou simplement garder le silence lorsqu’une recommandation pourrait autrement être défavorable.

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