Articles

RU486 : un composé qui fait parler de lui

Résumé

En partie, la RU486 est « la pilule » attendue depuis des siècles par les femmes en difficulté et encore menacée par le danger des avortements bâclés dans de nombreux pays. Cela suffit pour qu’elle fasse l’objet d’innombrables articles dans la presse professionnelle et profane, et de tant de débats privés et publics. La possibilité récemment démontrée d’arrêter le développement d’une grossesse grâce à une combinaison pratique de RU486 et d’une prostaglandine bon marché, sûre et active par voie orale, et donc la possibilité de désamorcer en partie la question de l’avortement, a de nouveau fait la une des journaux. La « chimie politique » du RU486 (Hogden, 1991), qui bat toujours son plein, retarde son introduction et son utilisation par les femmes dans le besoin, notamment dans les pays en développement, et par les patients souffrant d’un certain nombre de maladies potentiellement traitables par ce médicament.

PIP : Dans plusieurs pays industrialisés, les femmes peuvent prendre l’antiprogestérone RU-486 par voie orale, suivie 48 heures plus tard d’une prostaglandine pour interrompre une grossesse précoce. La prostaglandine doit être administrée par voie orale en raison des incidents cardiovasculaires liés à la forme injectable. Il aurait été préférable qu’un hormonologue associé au développement de la RU-486 présente cette dernière comme un régulateur menstruel plutôt que dans le contexte de l’avortement. Il propose le terme de contragestion (contre-gestation) pour la RU-486 car elle n’est ni une contraception ni un avortement. Il n’a pas utilisé ce terme assez tôt après la découverte de la RU-486, ce qui a entraîné une confusion. Le public a donc commencé à désigner la RU-486 comme la pilule du lendemain. La France a une loi pour la contraception et une autre pour l’avortement (interruption après un test de grossesse positif). La loi exige que les femmes attendent une semaine après avoir pris la décision de se faire avorter avant de le faire effectivement. Il n’existe pas de loi couvrant la période entre la contraception classique et l’avortement classique. Les chercheurs n’avaient donc qu’une seule option pour tester et enregistrer la RU-486 : la loi sur l’avortement. Cela a encore empêché l’acceptation du mot contragestion. Les progestatifs et les stérilets interrompent également une grossesse précoce et sont donc des contragestifs. Une différence essentielle entre ces deux méthodes et la RU-486 est que l’utilisation de la RU-486 exige que les femmes prennent une décision consciente d’interrompre la grossesse. La RU-486 doit être une solution d’appoint aux méthodes contraceptives et aux moyens de contraception. La RU-486 est nécessaire parce que l’avortement présente un problème médical.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *