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Shushan

SHUSHAN

shoo’-shan (shushan ; Sousan, Sousa):

1. Position, eytmologie et formes de son nom:

Cette ville, la Susu ou Susan des Babyloniens, et la Susun indigène (élamite), est la moderne Shush (Sus) dans le sud-ouest de la Perse, une série de monticules de ruines sur les rives de la rivière Kerkha. Les étymologies anciennes (« ville des lys » ou « des chevaux ») sont probablement sans valeur, car on s’attendrait plutôt à une étymologie dans la langue du lieu. Sayce relie donc le nom à sassa, qui signifie « ancien », et indique une signification telle que « la vieille » ville. Elle est fréquemment mentionnée dans les inscriptions babyloniennes du IIIe millénaire avant J.-C., et est exprimée par les caractères de la déesse Ishtar et du « cèdre », ce qui implique qu’elle était considérée comme le lieu du « bosquet divin » (voir 5, ci-dessous). Plus tard, les Assyriens ont substitué au second caractère, celui ayant la valeur de ses, indiquant peut-être sa prononciation. Radau (Early Babylonian History, 236) identifie Suse (Susa) avec la Sasa du roi babylonien Kuri-galzu (14e siècle av. J.-C., si c’est la première du nom), qui dédie à la déesse babylonienne Ninlil une inscription d’un certain Siatu, qui l’avait, à une date antérieure, dédiée à Ishtar pour la vie du roi babylonien Dungi (vers 2500 av. J.-C.).

2. Les ruines :

La surface encore couverte de ruines est d’environ 2 000 hectares (4 940 acres), bien que ce ne soit qu’une fraction par rapport à l’étendue ancienne de la ville, estimée entre 12 000 et 15 000 hectares (29 640-37 000 acres). Bien que considérable, l’étendue de Suse était faible par rapport à Ninive et Babylone. Les ruines sont divisées par les explorateurs français en quatre étendues :

(2) La cité royale à l’est de la citadelle, composée de deux parties :

l’Apadana (nord-est), et une étendue presque triangulaire s’étendant à l’est et au sud. Celle-ci contient les vestiges du palais de Darius et de ses successeurs, et occupe un peu plus de 123 acres. Le palais proprement dit et la salle du trône étaient séparés du reste des bâtiments officiels.

(3) La Cité, occupée par des artisans, des marchands, etc.

(4) Le quartier de la rive droite, habité de la même manière. Celui-ci s’étendait, dans l’antiquité, à toute la plaine inférieure, entre le Shaour et le Kerkha. A côté de cela, il y avait de nombreuses ruines isolées, et les faubourgs contenaient un certain nombre de villages et de constructions séparées.

3. La « ville royale », « la citadelle » et les ruines qui s’y trouvent :

La plupart des constructions de Suse sont de l’époque perse. Dans la partie nord de la cité royale se trouvent les vestiges de l’Apadana, le seul grand monument dont on ait retrouvé des restes au niveau. La partie principale consistait en une grande salle à colonnes, connue comme la salle du trône d’Artaxeres Mnemon. Elle remplaçait une structure plus ancienne de Darius, détruite par un incendie à l’époque d’Artaxerxès I. Les colonnes avaient apparemment des chapiteaux du style courant en Perse – les parties antérieures de deux taureaux agenouillés dos à dos. Dans la Citadelle, un palais construit par Xerxès semble avoir existé, la base d’une de ses colonnes y ayant été retrouvée. Des briques portant les inscriptions des premiers rois élamites, et les fondations de murs plus anciens, témoignent de l’ancienneté de l’occupation de cette partie. Selon les explorateurs, c’était la portion de la ville réservée aux temples.

4. Les monuments découverts :

Le nombre d’antiquités importantes trouvées sur le site est considérable. Parmi les trouvailles, on peut citer la stèle triomphale de Naram-Sin, roi d’Agade (3e-4e millénaire av. J.-C.) ; les statuettes du roi babylonien Dungi (vers 2360 av. J.-C.) ; les reliefs et les inscriptions du roi élamite Ba( ?)-sa-Susinak (vers 2340 av. J.-C.) ; l’obélisque portant les lois d’Hammourabi de Babylone ; le bas-relief en bronze du roi élamite Sutruk-Nahhunte (vers 1120 av. J.-C.), qui a emporté de Babylone les stèles de Naram-Sin et d’Hammourabi mentionnées ci-dessus, ainsi que de nombreux autres monuments babyloniens ; la stèle d’Adda-hamiti-In-Susnak, de date beaucoup plus tardive, ainsi que de nombreux autres objets d’art et inscriptions – une découverte archéologique des plus précieuses.

5. La description de la ville par Assur-bani-apli :

Sushan a traversé de nombreuses crises graves, l’une des plus sévères étant sa capture et sa destruction par les armées du roi assyrien Assur-bani-apli vers 640 avant JC. Selon son récit, le ziqqurat ou temple-tour de Suse était construit en briques émaillées imitant le lapis-lazuli, et était orné de pinacles en bronze brillant. Le dieu de la ville était Susinak, qui habitait dans un lieu secret, et personne n’a jamais vu la forme de sa divinité. Lagamaru (Laomer) et cinq autres divinités de la ville n’étaient adorées que par les rois, et leurs images, ainsi que celles de 12 autres (adorées par le peuple), ont été emportées comme butin en Assyrie. Des taureaux ailés et des génies ornaient les temples de Suse, et des figures de taureaux sauvages protégeaient l’entrée de leurs sanctuaires. Les bosquets sacrés, dans lesquels aucun étranger n’était autorisé à pénétrer, et les lieux de sépulture des rois élamites sont d’autres éléments remarquables. Après s’être remise du coup infligé par les Assyriens, Suse finit par retrouver son ancienne importance et, résidence d’été des rois perses, devint

la demeure d’Assuérus et de la reine Esther (Néhémie 1:1 ; Esther 1:2,5 ; 2:3 ; 3:15 ; 9:11 ; Daniel 8:2 ; Additions à Esther 11:3).

Littérature.

T. G. Pinches

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