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Tuberculose

La tuberculose (TB) est causée par des bactéries (Mycobacterium tuberculosis) qui affectent le plus souvent les poumons. La tuberculose est curable et évitable.

La tuberculose se transmet d’une personne à l’autre par voie aérienne. Lorsque les personnes atteintes de tuberculose pulmonaire toussent, éternuent ou crachent, elles propulsent les germes de tuberculose dans l’air. Une personne n’a besoin d’inhaler que quelques-uns de ces germes pour être infectée.

Environ un quart de la population mondiale a une infection tuberculeuse, ce qui signifie que les personnes ont été infectées par la bactérie de la tuberculose mais ne sont pas (encore) malades et ne peuvent pas la transmettre.

Les personnes infectées par la bactérie de la tuberculose ont un risque à vie de 5 à 10 % de tomber malade de la tuberculose. Les personnes dont le système immunitaire est compromis, comme les personnes vivant avec le VIH, la malnutrition ou le diabète, ou les personnes qui consomment du tabac, ont un risque plus élevé de tomber malade.

Lorsqu’une personne développe une tuberculose active, les symptômes (comme la toux, la fièvre, les sueurs nocturnes ou la perte de poids) peuvent être légers pendant de nombreux mois. Cela peut conduire à des retards dans la recherche de soins, et entraîne la transmission de la bactérie à d’autres personnes. Les personnes atteintes de tuberculose active peuvent infecter 5 à 15 autres personnes par contact étroit au cours d’une année. Sans traitement approprié, 45 % des personnes séronégatives atteintes de tuberculose en moyenne et presque toutes les personnes séropositives atteintes de tuberculose mourront.

Qui est le plus à risque ?

La tuberculose touche surtout les adultes dans leurs années les plus productives. Cependant, tous les groupes d’âge sont à risque. Plus de 95 % des cas et des décès se produisent dans les pays en développement.

Les personnes infectées par le VIH sont 18 fois plus susceptibles de développer une tuberculose active (voir la section TB et VIH ci-dessous). Le risque de tuberculose active est également plus élevé chez les personnes souffrant d’autres pathologies qui altèrent le système immunitaire. Les personnes souffrant de dénutrition sont 3 fois plus à risque. Dans le monde, en 2019, 2,2 millions de nouveaux cas de tuberculose étaient attribuables à la dénutrition.

Les troubles de la consommation d’alcool et le tabagisme multiplient le risque de tuberculose-maladie par 3,3 et 1,6, respectivement. En 2019, 0,72 million de nouveaux cas de tuberculose dans le monde étaient attribuables à un trouble de la consommation d’alcool et 0,70 million étaient attribuables au tabagisme.

L’impact mondial de la tuberculose

La tuberculose est présente dans toutes les régions du monde. En 2019, le plus grand nombre de nouveaux cas de tuberculose est survenu dans la région OMS de l’Asie du Sud-Est, avec 44 % des nouveaux cas, suivie de la région OMS de l’Afrique, avec 25 % des nouveaux cas, et de la région OMS du Pacifique occidental, avec 18 %.

En 2019, 87 % des nouveaux cas de tuberculose sont survenus dans les 30 pays à forte charge de tuberculose. Huit pays ont représenté les deux tiers des nouveaux cas de tuberculose : Inde, Indonésie, Chine, Philippines, Pakistan, Nigéria, Bangladesh et Afrique du Sud.

Symptômes et diagnostic

Les symptômes courants de la tuberculose pulmonaire active sont la toux avec des expectorations et parfois du sang, des douleurs thoraciques, une faiblesse, une perte de poids, de la fièvre et des sueurs nocturnes. L’OMS recommande l’utilisation de tests rapides de diagnostic moléculaire comme test diagnostique initial chez toutes les personnes présentant des signes et des symptômes de tuberculose, car ils ont une grande précision diagnostique et permettront d’améliorer considérablement la détection précoce de la tuberculose et de la tuberculose résistante aux médicaments. Les tests rapides recommandés par l’OMS sont les tests Xpert MTB/RIF, Xpert Ultra et Truenat.

Diagnostiquer la tuberculose multirésistante et les autres formes de tuberculose résistantes (voir la section tuberculose multirésistante ci-dessous) ainsi que la tuberculose associée au VIH peut être complexe et coûteux.

La tuberculose est particulièrement difficile à diagnostiquer chez les enfants.

Traitement

La tuberculose est une maladie traitable et curable. La tuberculose active et pharmacosensible est traitée par un traitement standard de 6 mois de 4 médicaments antimicrobiens qui sont fournis avec des informations et un soutien au patient par un agent de santé ou un bénévole formé. Sans ce soutien, l’adhésion au traitement est plus difficile.

Depuis 2000, on estime que 63 millions de vies ont été sauvées grâce au diagnostic et au traitement de la tuberculose.

TB et VIH

Les personnes vivant avec le VIH sont 18 (15-21) fois plus susceptibles de développer une tuberculose active que les personnes non séropositives.

Le VIH et la tuberculose forment une combinaison mortelle, chacun accélérant la progression de l’autre. En 2019, environ 208 000 personnes sont décédées d’une tuberculose associée au VIH. Le pourcentage de patients tuberculeux notifiés dont le résultat du test VIH était documenté en 2019 était de 69 %, contre 64 % en 2018. Dans la Région africaine de l’OMS, où la charge de la tuberculose associée au VIH est la plus élevée, 86 % des patients tuberculeux avaient un résultat de test VIH documenté. Globalement, en 2019, 88 % des patients tuberculeux connus pour vivre avec le VIH étaient sous traitement antirétroviral.

L’OMS recommande une approche à 12 composantes d’activités collaboratives TB-VIH, y compris des actions de prévention et de traitement de l’infection et de la maladie, pour réduire le nombre de décès.

Tuberculose multirésistante

Les médicaments antituberculeux sont utilisés depuis des décennies et des souches résistantes à un ou plusieurs de ces médicaments ont été documentées dans tous les pays étudiés. La résistance aux médicaments apparaît lorsque les médicaments antituberculeux sont utilisés de manière inappropriée, par le biais d’une prescription incorrecte par les prestataires de soins de santé, de médicaments de mauvaise qualité et de l’arrêt prématuré du traitement par les patients.

La tuberculose multirésistante (TB-MR) est une forme de tuberculose causée par des bactéries qui ne répondent pas à l’isoniazide et à la rifampicine, les 2 médicaments antituberculeux de première ligne les plus efficaces. La TB-MR peut être traitée et guérie en utilisant des médicaments de seconde ligne. Cependant, les options de traitement de seconde ligne sont limitées et nécessitent une chimiothérapie extensive (jusqu’à 2 ans de traitement) avec des médicaments qui sont chers et toxiques.

Dans certains cas, une résistance aux médicaments plus sévère peut se développer. La tuberculose causée par des bactéries qui ne répondent pas aux médicaments antituberculeux de deuxième ligne les plus efficaces peut laisser les patients sans aucune autre option de traitement.

En 2019, la tuberculose MR reste une crise de santé publique et une menace pour la sécurité sanitaire. Un total mondial de 206 030 personnes atteintes de tuberculose multirésistante ou résistante à la rifampicine (TB-MR/RR) a été détecté et notifié en 2019, soit une augmentation de 10 % par rapport aux 186 883 de 2018. Environ la moitié de la charge mondiale de la TB-MR se situe dans 3 pays – l’Inde, la Chine et la Fédération de Russie.

Dans le monde, seuls 57 % des patients atteints de TB-MR sont actuellement traités avec succès. En 2020, l’OMS a recommandé un nouveau régime plus court (9 à 11 mois) et entièrement oral pour les patients atteints de MDB-TB. Cette recherche a montré que les patients ont plus de facilité à suivre ce régime, par rapport aux régimes plus longs qui durent jusqu’à 20 mois. La résistance aux fluoroquinolones doit être exclue avant l’initiation du traitement avec ce régime.

Selon les directives de l’OMS, la détection de la TB-MR/RR nécessite une confirmation bactériologique de la TB et un test de résistance aux médicaments à l’aide de tests moléculaires rapides, de méthodes de culture ou de technologies de séquençage. Le traitement nécessite un traitement par des médicaments de deuxième intention pendant au moins 9 mois et jusqu’à 20 mois, accompagné de conseils et d’une surveillance des effets indésirables. L’OMS recommande un accès élargi aux régimes tout-oral.

À la fin de 2019, 89 pays ont commencé à utiliser des schémas thérapeutiques plus courts pour la tuberculose MR et 109 ont importé ou commencé à utiliser la bédaquiline, dans le but d’améliorer l’efficacité du traitement de la tuberculose MR.

Les engagements mondiaux et la réponse de l’OMS

Le 26 septembre 2018, l’Organisation des Nations unies (ONU) a tenu sa toute première réunion de haut niveau sur la tuberculose, élevant la discussion sur l’état de l’épidémie de tuberculose et les moyens d’y mettre fin au niveau des chefs d’État et de gouvernement. Cette réunion faisait suite à la première conférence ministérielle mondiale sur la tuberculose organisée par l’OMS et le gouvernement russe en novembre 2017. Elle a débouché sur une déclaration politique approuvée par tous les États membres de l’ONU, dans laquelle les engagements existants à l’égard des ODD et de la Stratégie Halte à la tuberculose de l’OMS ont été réaffirmés, et de nouveaux ont été ajoutés.

La cible 3.3 des ODD comprend la fin de l’épidémie de tuberculose d’ici 2030. La Stratégie Halte à la tuberculose définit des étapes (pour 2020 et 2025) et des cibles (pour 2030 et 2035) pour les réductions des cas de tuberculose et des décès. Les objectifs pour 2030 sont une réduction de 90% du nombre de décès dus à la tuberculose et une réduction de 80% du taux d’incidence de la tuberculose (nouveaux cas pour 100 000 habitants par an) par rapport aux niveaux de 2015. Les jalons pour 2020 sont une réduction de 35 % du nombre de décès dus à la tuberculose et une réduction de 20 % du taux d’incidence de la tuberculose. La stratégie comprend également un jalon pour 2020, à savoir qu’aucun patient tuberculeux et son foyer ne soient confrontés à des coûts catastrophiques en raison de la tuberculose.

La déclaration politique de la réunion de haut niveau de l’ONU comprenait quatre nouveaux objectifs mondiaux :

  • traiter 40 millions de personnes pour la tuberculose maladie au cours de la période de 5 ans 2018-2022 ;
  • atteindre au moins 30 millions de personnes avec un traitement préventif contre une infection tuberculeuse latente au cours de la période de 5 ans 2018-2022 ;
  • mobiliser au moins 13 milliards de dollars US par an pour l’accès universel au diagnostic, au traitement et aux soins de la tuberculose d’ici 2022 ;
  • mobiliser au moins 2 milliards de dollars US par an pour la recherche sur la tuberculose.

Comme demandé dans la déclaration politique :

  • L’OMS a finalisé et publié un cadre de responsabilisation multisectoriel pour la tuberculose (MAF-TB) en 2019. L’OMS aide les pays à adapter et à utiliser ce cadre pour traduire les engagements en actions et pour suivre, rendre compte et examiner les progrès, avec l’engagement des dirigeants de haut niveau, de tous les secteurs concernés, de la société civile et des autres parties prenantes.
  • En 2020, un rapport d’activité du Secrétaire général de l’ONU à l’Assemblée générale a été élaboré et publié avec le soutien de l’OMS.
  • Les exemples de leadership de haut niveau en matière de responsabilisation multisectorielle comprennent les initiatives présidentielles ou du chef de l’État en matière de lutte contre la tuberculose et les mécanismes formalisés pour l’engagement et la responsabilisation des parties prenantes en Inde, en Indonésie, au Pakistan, aux Philippines et au Viet Nam, ainsi que les campagnes nationales visant à stimuler les progrès, telles que la « Race to End TB ».

L’OMS travaille en étroite collaboration avec les pays, les partenaires et la société civile pour intensifier la réponse à la tuberculose. Six fonctions essentielles sont exercées par l’OMS pour contribuer à la réalisation des objectifs de la déclaration politique de la réunion de haut niveau des Nations unies, des ODD, de la stratégie « End TB » et des priorités stratégiques de l’OMS :

  • Assurer un leadership mondial pour mettre fin à la tuberculose par l’élaboration de stratégies, l’engagement politique et multisectoriel, le renforcement de l’examen et de la responsabilité, le plaidoyer et les partenariats, y compris avec la société civile ;
  • Définir le programme de recherche et d’innovation sur la tuberculose et stimuler la production, l’application et la diffusion des connaissances ;
  • Définir des normes et des standards en matière de prévention et de prise en charge de la tuberculose et promouvoir et faciliter leur mise en œuvre ;
  • Élaborer et promouvoir des options politiques éthiques et fondées sur des données probantes pour la prévention et la prise en charge de la tuberculose ;
  • Assurer la fourniture d’un soutien technique spécialisé aux États membres et aux partenaires conjointement avec les bureaux régionaux et les bureaux de pays de l’OMS, catalyser le changement et renforcer les capacités durables ;
  • Surveiller et rendre compte de la situation de l’épidémie de tuberculose et des progrès du financement et de la mise en œuvre de la riposte aux niveaux mondial, régional et national.

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