Combien de planètes y a-t-il dans le système solaire ?
par Fraser Cain , Universe Today
Je vais vous prévenir, c’est un sujet controversé. Certaines personnes deviennent assez grincheuses lorsque vous demandez : combien de planètes y a-t-il dans le système solaire ? Est-ce huit, dix, ou plus ?
Je vous promets cependant ceci : nous ne reviendrons jamais à neuf planètes… jamais.
Lorsque beaucoup d’entre nous ont grandi, il y avait neuf planètes dans le système solaire. C’était comme un point fixe dans nos cerveaux.
En tant qu’enfants, mémoriser cette liste était un droit de passage précoce de la fierté des nerds : Mercure, Vénus, Terre, Mars, Jupiter, Saturne, Uranus, Neptune et Pluton.
Mais voilà qu’en 2005, Mike Brown découvre Eris, un objet glacé dont on pense qu’il a à peu près la même taille que Pluton, au-delà de son orbite.
Cela porterait le nombre total de planètes à dix. N’est-ce pas ? Impossible de revenir en arrière, il faudrait changer les manuels scolaires.
Pour régler le différend, l’Union astronomique internationale s’est réunie en 2006, et a argumenté pour, et contre la planéité de Pluton. Certains astronomes préconisaient d’élargir le nombre de planètes à douze, incluant Pluton, sa lune Charon, l’astéroïde Cérès, et la nouvelle découverte Eris.
En fin de compte, ils ont modifié la définition de ce qui fait une planète, et malheureusement, Pluton ne fait pas l’affaire :
Voici les nouvelles exigences du statut de planète :
1. Une planète doit être en orbite autour du Soleil. Bon d’accord, Pluton le fait.
2. Une planète doit avoir suffisamment de gravité pour se tirer en sphère. Ok, sphérique. Pluton est bien là aussi.
3. Une planète doit avoir dégagé son orbite d’autres objets. Uh oh, Pluton ne l’a pas fait.
Par exemple, la planète Terre représente un million de fois le reste de la matière dans son orbite, tandis que Pluton ne représente qu’une fraction des objets glacés dans son royaume.
La décision finale a été de rétrograder Pluton de planète à planète naine.
Mais ne désespérez pas, Pluton est en bonne compagnie.
Il y a Cérès, le premier astéroïde jamais découvert, et la plus petite des planètes naines. La surface de Cérès est composée de glace et de roche, et il se pourrait même qu’un océan liquide se trouve sous sa surface. La mission Dawn de la NASA y vole en ce moment même pour nous donner des images de près pour la première fois.
Haumea, nommé d’après la déesse hawaïenne de la fertilité, a environ un tiers de la masse de Pluton, et a juste assez de gravité pour se tirer en ellipsoïde, ou forme d’œuf. Même si elle est plus petite, elle a des lunes qui lui sont propres.
Makemake, un objet de la ceinture de Kuiper beaucoup plus grand, a un diamètre d’environ deux tiers de la taille de Pluton. Il a été découvert en 2005 par Mike Brown et son équipe. Jusqu’à présent, Makemake ne semble pas avoir de lunes.
Eris est la planète naine connue la plus massive, et celle qui a contribué à bouleverser notre définition d’une planète. Elle est 27% plus massive que Pluton et le neuvième corps le plus massif qui orbite autour du Soleil. Elle a même une lune : Dysnomia.
Et bien sûr, Pluton. Le membre fondateur de la famille des nains.
Vous voulez un moyen facile de vous souvenir des huit planètes, dans l’ordre ? Retenez simplement ce moyen mnémotechnique : ma très excellente mère vient de nous servir des nouilles.
Pour tous ceux qui écrivent actuellement des tweets de colère à Mike Brown, attendez une seconde. Changer la catégorisation de Pluton est une étape importante qui devait vraiment avoir lieu.
Plus nous découvrons notre Univers, plus nous réalisons à quel point il est étrange et merveilleux. Lorsque Pluton a été découvert il y a 80 ans, nous n’aurions jamais pu nous attendre à la variété des objets du système solaire. Classer Pluton dans la catégorie des planètes naines nous aide à mieux décrire notre foyer céleste.
Donc, notre système solaire compte désormais huit planètes, et cinq planètes naines.